En quelle nuit as-tu troqué le compas contre le poignard

Jacques Depelchin, “En quelle nuit as-tu troqué le compas contre le poignard”, dans K. Lamko, A. Niang, N.S. Sylla, L. Zevounou (dir.), De Brazzaville À Montpellier. Regards critiques sur le néocolonialisme français. Collectif pour le Renouveau Africain – CORA Éditions, Dakar, 2021, pp.197-205. Lien URL : https://corafrika.org/chapitres/en-quelle-nuit-as-tu-troque-le-compas-contre-le-poignard/

Pour comprendre le monde actuel et pouvoir créer les conditions pour un monde meilleur pour la vie sur la planète, il faut témoigner, avec rigueur, sans relâche, des destructions infligées par un système qui a tellement détruit sur son chemin qu’il paraît illusoire, pour certaines personnes, de le combattre. La nécessité et l’urgence de le combattre exigent, cependant, une connaissance plus profonde et mieux définie de ce à quoi nous faisons face. Pour certains experts de la crise climatique, nous vivons sous l’ère de l’anthropocène. Est-ce que cela signifie, par exemple, que les humains qui vivent dans les forêts équatoriales sont aussi responsables que les humains qui contrôlent les usines qui produisent les gaz qui détruisent l’oxygène et rendent l’air entourant la planète de plus en plus irrespirable ? Qui serait offensé si ce règne mortifère dominé par le capitalisme était appelé capitalocène ?

Pour les pays qui ont vécu sous la colonisation, il vaut la peine de se rappeler les questions des Congolaises et Congolais suite à l’Indépendance proclamée le 30 juin 1960 : « quand viendra la seconde indépendance ? ». Au vu de ce qui s’est passé depuis cette date de l’Indépendance du Congo, est-ce possible de dire que la République démocratique du Congo est indépendante ? En suivant le calvaire de la RDC, jusqu’à ce jour, nous pourrons déterminer, dans les grandes lignes, comment et pourquoi, il n’y a pas eu de décolonisation. Et, saisir pourquoi l’histoire de la RDC continue d’être écrite par les alliés des colonisateurs. En quelques semaines après l’Indépendance du Congo, le Premier Ministre, Patrice Emery Lumumba fut démis de ses fonctions, et le 17 janvier 1961, moins d’un an après l’Indépendance, il fut assassiné au Katanga par une équipe de collaborateurs qui incluait des Congolais, des Belges, des Français, des Anglais, coordonnés par des Étasuniens. Après avoir pris le pouvoir, en 1965, Mobutu, qui avait participé activement à l’élimination de Lumumba, le décrétera, « héros national ». Ce décret visait à enterrer Lumumba à jamais. Il s’agissait de s’assurer que la pensée et l’objectif politique du premier Ministre ne puissent jamais être ressuscités. Mais il y a des morts qui n’arrêtent pas de vivre dans la conscience historique des Congolais, comme, outre Lumumba et ses compagnons de lutte, Kimpa Vita, Simon Kimbangu. En imaginant un dialogue de ces ancêtres et d’autres, nous pourrons faciliter notre propre réponse à la question de savoir pourquoi certains colonisés ne sont pas encore parvenus à comprendre les effets pervers de la colonisation. Celle-ci n’a jamais été isolée des phases historiques précédentes ou concomitantes comme les génocides, l’esclavage industrialisé, le fascisme, l’apartheid. L’apparente invincibilité du capitalisme, aujourd’hui, résulte, entre autres causes, de la maintenance de ces phases destructrices. Certains pourraient conclure que puisqu’il y aura toujours des traîtres, il ne faut pas trop s’en faire. C’est justement cette logique qui a favorisé les conditions de l’émergence de ce faisceau de crises : climatique, sanitaire, humanitaire, etc. Les dirigeants du système dominant se défendent d’être responsables ou à l’origine de ces crises sans précédents. Paradoxalement, la puissance du système est telle qu’elle finit par imposer une compréhension de la réalité qui n’a rien à voir avec le réel. La meilleure illustration de ce phénomène a été fournie par l’impact de la présence du 45e président des États-Unis à la Maison Blanche, de 2016 à 2020.

 

Suivons une partie du dialogue des ancêtres :

Lumumba :

Kimpa Vita, ce qui m’a le plus perturbé fut de constater que ma popularité était trompeuse. Comme tout dans le système colonial, tout se marchande, y compris et surtout les consciences. Des gens que je considérais comme amis, prêts à mourir pour défendre le pays, se sont révélés mes pires ennemis. Il suffisait d’y mettre le prix. Comme tout le monde sait, des tonnes d’argent circulèrent dans le pays. Oui, oui, des tonnes.

 

Kimpa Vita :

Ah, Patrice ce que tu dis me rappelle quand on m’emmenait pour être brûlée vive sur un bûcher. Tout au long de mon chemin, il y avait des gens que je connaissais depuis mon enfance. Certaines me regardaient en pleurant, mais ne faisaient rien pour empêcher ma marche ver les bûcher. D’autres me regardaient sans compassion aucune, contents de pouvoir se débarrasser de moi. Par ce que je voyais, je pouvais distinguer entre celles et ceux qui avaient activement participé à amener le bois pour me brûler, de celles et ceux qui n’y avaient pas activement participé. La majorité des gens sur le chemin semblait être de mon côté, mais, en même temps, cette majorité semblait paralysée. Les vrais alliés, le groupe des Antonins, n’étaient pas présents sur le chemin. Ils s’organisaient pour continuer la résistance contre la vente des gens aux esclavagistes. Ces alliés ont participé à faire de Saint-Domingue, Haïti. Un fait historique que l’Union dite « Africaine » refuse jusqu’à aujourd’hui de reconnaître.

 

Lumumba s’adressant à Simon Kimbangu :

Simon, aide-moi à comprendre ce qui m’est arrivé. Toi aussi, en 1921, tu as été emprisonné au Katanga, comme si cette province faisait fonction de prison pour les Congolais qui résistaient contre la colonisation.

 

Simon Kimbangu :

C’est vrai. Des gens sont venus me rendre visite pour me demander pourquoi les mineurs qui travaillaient dans les mines d’uranium mourraient beaucoup plus jeunes que les mineurs dans les mines de cuivre ou de zinc. Ils étaient venus me consulter quelques mois après les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Je leur ai dit : il faut envoyer une délégation à Hiroshima et Nagasaki pour demander pardon aux habitants du Japon pour ce crime contre l’humanité. Fâchés, les gens ont rétorqué en criant : « Prophète Simon, ce sont les Belges alliés aux Américains qui furent responsables de ce crime. » Quand ils se sont calmés, je leur ai posé la question de savoir quelle était la différence entre nous les colonisés et les colonisateurs. Personne n’a répondu. Nous étions entre nous, il n’y avait pas de policiers pour surveiller nos échanges. J’ai répété ma question en demandant si les colonisateurs nous avaient toujours bien traités, nous les colonisés. Pas de réponse. C’était comme s’ils craignaient de dire la vérité. Je leur ai demandé de quoi ils avaient peur puisque nous, les colonisés, étions entre nous. En raison de leur silence, j’ai répété ce que j’avais déjà dit, à savoir, qu’il faut aller demander pardon aux Japonais, car les colonisateurs, à cause des crimes qu’ils ont commis dans l’impunité, ne savent plus ce qu’être humain veut dire. Quand un colonisateur commet un crime contre l’humanité, il ne faut pas craindre de dire la vérité. Se taire face à un crime contre l’humanité, c’est créer les conditions pour normaliser ce crime et encourager les gens à se taire au lieu de laisser la conscience parler sans avoir peur. Les colonisateurs sont parvenus à transformer les humains par la peur et la corruption de leur conscience. Il est plus facile de se soumettre que de résister ; car, trop souvent, les conséquences de la résistance mènent directement à la mort physique. Toi-même, Lumumba avec tes compagnons Okito et Mpolo en avez fait l’expérience. Physiquement vous n’êtes plus, comme moi d’ailleurs, mais notre existence dans la conscience des gens est encore là, néanmoins endormie.

 

Lumumba :

Tu as raison, Prophète Simon.

 

Plusieurs semaines après son arrivée dans le monde des ancêtres, Lumumba avait accueilli l’ancien Président des États-Unis, Dwight Eisenhower.

 

Lumumba :

Président, soyez le bienvenu dans ce monde où nous sommes tous égaux. J’aimerais savoir pourquoi votre pays fut tellement contre moi au point d’organiser mon assassinat et celui de mes compagnons Okito et Mpolo.

 

Eisenhower :

Oui, Patrice, dans ce monde nous sommes tous égaux. Tu peux m’appeler Dwight ou Ike. Et, comme tu le sais, tout ce qui se dit entre nous est entendu par tout le monde. J’ai suivi ta conversation avec le prophète Simon, et je suis tout à fait d’accord : le pouvoir, exercé dans l’impunité totale ne peut que conduire vers des crimes contre l’humanité. En effet, un pouvoir maintenu dans l’impunité ne pourra être que le pouvoir d’une minorité. Cela ne conduira que vers des inégalités et des injustices de plus en plus fortes au point d’empêcher ces dictateurs de voir que l’exercice de leur prétendue supériorité mène tout droit vers l’extinction de toute vie sur la planète.

Après la Seconde Guerre mondiale, notre pays est devenu le plus puissant de la planète, surtout du point de vue militaire, économique, financier et politique. Auparavant, nous avions exercé notre puissance contre les peuples Indigènes et contre les Africains que nous avions amenés, par la force, depuis l’Afrique comme esclaves.

Le grand problème des humains qui commettent des crimes contre l’humanité est leur sentiment de supériorité par rapport au reste du monde. Ceux qui sont coupables de génocide ne peuvent pas comprendre le génocide vécu par les victimes. De même avec l’industrialisation de l’esclavage : les propriétaires d’esclaves ne peuvent pas savoir, c’est-à-dire sentir dans la peau et le cerveau, ce qui signifie d’être ou de vivre comme esclave. Le viol des femmes ne peut pas être compris par les violeurs. L’exercice de toute forme de suprématie quelle qu’elle soit ne peut qu’engendrer et renforcer un mode de destruction.

Les experts en histoire peuvent prétendre imposer les grammaires d’écriture sur le génocide, l’esclavage, la colonisation, le fascisme, l’apartheid. Mais ces grammaires ne pourront jamais traduire ou rendre fidèlement de ce que les victimes ont souffert. Une histoire « neutre » de ces phases de l’histoire des humains est une contradiction. Elle finira par annihiler la réalité et, ainsi, créer les conditions idéales de la reproduction destructrice des relations entre les gens, et des relations entre nous, les humains, et la nature. J’ai appris de nos frères et sœurs indiens que nous faisions partie intégrante de la nature ; mais le règlement non-écrit pour le locataire de la Maison Blanche disait distinctement que ce type de savoir ne pouvait pas sortir de la bouche de la personne vivant à la Maison Blanche.

À force de vouloir imposer des rapports inégaux, les plus puissants de la planète ont fini par créer une hiérarchisation des savoirs qui se maintient au moyen de la surpuissance des industries des armements. Ces industries deviennent le socle d’un système économique qui alimente la continuité des inégalités. Ce sont ces dernières qui garantissent la maintenance des industries d’armement. Le pouvoir impressionne de trois façons : par la peur, la corruption des consciences humaines, et triomphe des triomphes, par le slogan de la liberté individuelle. La létalité de ce slogan est difficile à mesurer car elle implique d’une part liberté et, d’autre part, individualisme.

Il y a très longtemps que nous, les victorieux de la Deuxième Guerre mondiale, aurions dû demander pardon au Japon. Demander pardon pour avoir commis un crime contre l’humanité n’est pas un signe de faiblesse, mais un signe de courage qui montre une autre façon d’en finir avec les inégalités. Cela permet de construire les bases des rapports humains menant vers la paix, en lieu et place de l’esprit de compétition entre les puissances qui possèdent les armes les plus destructrices de la vie sur la planète.

Dans les rapports humains, l’excès est toujours nuisible. Toute forme de supériorité réelle ou recherchée produira un environnement toxique, nuisible au maintien des conditions favorables à la vie. Nous devons remplacer les mentalités prédominantes actuelles encouragées par la compétitivité, car celles-ci finissent par encourager l’usage de la violence pour soi-disant résoudre les désaccords. Une telle mentalité ne peut qu’encourager la surproduction des armes les plus destructrices qui puissent être imaginées. Elle incitera aussi au recours du mensonge, à la corruption des rapports entre les humains. Cette mentalité découragera de ce fait la transparence.

Avec le temps, nous avons fini par comprendre que nous ne sommes pas les seuls qui comptent et qui doivent décider du bien-être de notre planète. Au risque de me répéter, nous devons combattre tout ce qui encourage toute forme ou tentative de hiérarchisation des rapports entre nous, des rapports avec la nature. Sur ce point, il est clair que l’imposition du capitalisme a provoqué des destructions incalculables.

 

Lumumba :

Ike, ce que vous dites là me rappelle, un peu, votre discours d’adieu au peuple américain au moment où vous terminiez votre deuxième mandat. Vous avertissiez votre nation de faire attention à l’emprise politique et économique des fabricants d’armes. Mais, connaissant l’Histoire, cet appel ne semble pas avoir été entendu.

 

Eisenhower :

Vous avez raison, Patrice. En fait, dans un premier brouillon, j’avais parlé du complexe du Congrès, et de l’industrie militaire de production d’armes. Dans notre système politique, c’est le Congrès qui définit et contrôle le budget de l’État fédéral. Il faut aussi se rappeler qu’à l’époque ma santé était vacillante, raison pour laquelle il m’avait été difficile de vous recevoir à la Maison Blanche comme vous l’aviez sollicité.

 

Lumumba :

Ah, voilà notre ami Aimé Césaire. Il a montré dans Une saison au Congo à quel point un savoir ancré dans une conscience à la recherche constante de l’émancipation humaine engendre les conditions de maintien de la résistance contre les modes de destruction. Je ne sais pas comment vous remercier cher Aimé, pour cette pièce de théâtre alors que vous n’étiez jamais venu au Congo. Pourquoi n’êtes-vous pas parvenu à convaincre votre ami Senghor de se mettre de notre côté.

 

Césaire :

Chers amis, j’ai pourtant essayé. En vous entendant converser vous avez répondu à cette question. De notre vivant, pour certains d’entre nous, il était impossible de se distancier des colonisateurs. C’est comme si la lumière qui émanait de cette puissance, on pourrait dire de ce soleil, éblouissait au point de nous rendre aveugle à tout ce qui était ensoleillé. Il faut aussi se rappeler que, pour les colonisateurs, je ne pouvais pas être de leur côté étant identifié comme communiste. J’avais beau rappeler à mon ami Senghor, ami indéfectible de la France, que la Commune de Paris de 1871 avait été un exemple qui devrait nous aider à faire comprendre aux colonisateurs qu’un monde meilleur pourrait naître en se mettant ensemble au lieu de se faire la guerre.

De notre vivant, nos rapports se sont détériorés, même si nous nous sommes efforcés de prétendre que tout allait bien. Sa soumission aux colonisateurs lui donna accès à une place parmi les éternels de l’Académie Française. Comme tout être humain, je voulais être reconnu comme tel, ni plus ni moins. À partir de notre monde ancestral il est relativement plus facile de faire le point sur la situation courante. En ce qui concerne l’exercice du pouvoir qui nous a amenés au bord de l’extinction, ce pouvoir ou cette puissance ne peut se définir ou s’imposer que dans l’impunité totale.

Nous avons, peu à peu, avec le passage du temps, appris à reconnaître le système dominant à travers un mode de reproduction de l’individualisme sans partage, renforcé par une hiérarchisation des savoirs. Une colonisée ou un colonisé, ne pouvait, par définition, être reconnu comme égal ou, supérieure au colonisateur. Un tel mode de reproduction ne pouvait être qu’un mode de destruction tout en prétendant civiliser le colonisé, de manière altruiste.

Chaque fois qu’un colonisé a eu la prétention de contester cet ordre préétabli, la réaction spontanée a été d’empêcher ce genre d’initiative. De notre vivant, nous avons été témoins de ces procédures au niveau de l’administration de l’enseignement d’un côté, et de l’autre côté, au niveau du transfert du pouvoir colonial au pouvoir indépendant.

Comme en physique, l’histoire pour être bien comprise devait être abordée sous deux angles, comme en physique : d’un côté la macro-physique (dite classique ou Newtonienne) et la microphysique (dite quantique). Dans le domaine de l’histoire, la macro-histoire est celle qui est produite par les colonisateurs lorsqu’ils s’approprient des territoires par tous les moyens. La pratique de cette macro-histoire est de tout détruire sur son chemin. Mais nous savons grâce aux savants qui nous ont appris à comprendre l’Univers, que l’histoire ne peut pas être réduite à la version macro. La réalité physique que nous observons est le résultat de la macro-histoire combinée à la micro-histoire.

Les anciens colonisateurs qui sont des perpétuels créateurs de macro-histoire comme s’il s’agissait d’une bible, devraient se rendre compte que ce mode d’existence était invivable pour eux-mêmes et pour les colonisés. La macro-histoire (des colonisateurs) sans la micro-histoire (des colonisés) ne peut que produire ce qui se voit aujourd’hui : asphyxie de la vie sur la planète, ou comme prévoyait Günther Anders, « l’obsolescence des hommes ».

La domination de la macro-histoire constitue un crime contre l’humanité (les hommes de Günther Anders). Les violeurs sont comme les colonisateurs : ils ne connaissent que le recours à la violence pour maintenir leur supériorité. La mentalité colonisatrice n’a jamais accepté le fait historique que les Africains aient pu inventer un mode d’existence dominée par une justice juste. Le conte du paysan illustre comment, il y a plus de 4 000 ans, un paysan comprenait et s’attela à rappeler, sans peur au pharaon l’exercice et la pratique de la Maât. Pour mieux saisir ce que représente ce texte d’il y a plus de 4 000 ans, citons les deux derniers paragraphes de l’introduction du texte. Le paysan avait été volé par un agent censé prévenir le vol et la corruption.

C’est presque un réflexe automatique que de supposer qu’un tel ajustement philosophique nécessitera une façon de penser totalement neuve. Cependant, une lecture plus serrée de l’histoire sociale peut montrer que la pensée requise pour faire un usage intelligent des routines et machines qui rendent l’oppression de la majorité par une minorité en quête d’une belle vie, n’est pas tout à fait nouvelle, qu’en fait, des humains dans le passé ont expérimenté l’idée d’une organisation sociale fondée sur le partage coopératif.

Le paysan, dans cette histoire, n’est ni sociologue, ni même un militant politique prônant des normes sociales égalitaires. C’est un homme convaincu qu’il est possible, pour les êtres humains de vivre de manière juste. Sa conviction découle de la connaissance de l’ancien mode de vie, celui de Maât. Notre aptitude à lire ses propos et à comprendre sa pensée nous donne des informations sur le passé africain que nous n’avons pas eu l’occasion d’apprendre à l’école. C’est le genre d’informations qui pourrait nous aider à penser l’avenir de manière innovante.2

Notes

  1. Césaire, Aimé. Et les chiens se taisaient, Paris, Présence Africaine, 1956, p. 8.
  2. Smi n skhty pn. Multilingual translation of a 4,000-year-old-African story. By Ayi Kwei Armah, Ayesha Attah, Jacques Depelchin, Yoporeka Somet. Shemsw Bak workgroup. French translation of the introduction by Dialo Diop. Popenguine, Per Ankh Publishers, p. xxi.

Jacques Depelchin, “En quelle nuit as-tu troqué le compas contre le poignard”, dans K. Lamko, A. Niang, N.S. Sylla, L. Zevounou (dir.), De Brazzaville À Montpellier. Regards critiques sur le néocolonialisme français. Collectif pour le Renouveau Africain – CORA Éditions, Dakar, 2021, pp.197-205. Lien URL : https://corafrika.org/chapitres/en-quelle-nuit-as-tu-troque-le-compas-contre-le-poignard/