Le Collectif pour le Renouveau Africain (ci-après CORA) organise une série de quatre conférences qui explorent la place et le rôle de l’Afrique dans le monde moderne.
Les questions contemporaines relatives à la connaissance, la science, les arts, la gouvernance n’ont nulle part été autant débattues qu’à l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture). L’UNESCO a été fondée sur la hiérarchie et l’hégémonie héritées de l’empire, du colonialisme et de l’impérialisme. C’est dans ce contexte que l’honorable Mahtar M’Bow, en collaboration avec des individus et des collectifs partageant les mêmes idées, a dû prendre deux décisions : premièrement, définir l’universel, et deuxièmement, veiller à l’idée des biens communs, définis par le nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (NOMIC).
Malheureusement pour M’Bow, un moment qui aurait dû être celui du pluralisme, de la tolérance et de la gouvernance démocratique s’est transformé en acrimonies et en controverses qui ont conduit au départ des États-Unis et du Royaume-Uni de l’organisation. Des événements connexes ont également mis en évidence la possibilité de concevoir et de discuter des biens communs et de l’universel en l’absence de l’hégémonie anglo-américaine. M’Bow ne s’est pas contenté de tenir bon. Son mandat à la tête de l’UNESCO a prouvé que la transformation des relations internationales ne nécessite pas d’hégémonie.
CORA dédie cette conférence inaugurale à M’Bow. Nous estimons que ses propres difficultés sont emblématiques de celles de l’Afrique en général dans les relations internationales, notamment la façon dont le continent est perçu, la place que les puissances hégémoniques pensent que l’Afrique devrait occuper, et la réalité que l’Afrique et les Africains possèdent leurs propres visions du monde, avec une pensée, un imaginaire et des idées pour les mettre en œuvre. Nous souhaitons donc réfléchir à la manière de M’Bow et nous poser deux questions centrales : 1) comment penser les biens communs et comment devons-nous les gouverner ; et, 2) quels sont les universaux et comment existent-ils.
Nos préoccupations directrices se déclinent dans les questions suivantes :
1) quels sont les biens communs et comment devons-nous les gouverner ?
2) que sont les universaux et comment se forment-ils ?
3) comment concevoir les biens communs et l’universel en l’absence d’hégémonie ?
4) quelle a été la position de l’Afrique dans les relations internationales ?
5) quel est le poids de l’Afrique aujourd’hui dans les relations internationales ?
6) quel rôle l’Afrique doit-elle aspirer à jouer dans l’ordre mondial ?
7) comment l’Afrique et les Africains doivent-ils s’organiser pour y parvenir ?