Au cours de l’année écoulée, des coups d’État successifs ont renversé des gouvernements civils au Sahel dans un contexte de protestations populaires soutenues. L’impasse actuelle est en partie la manifestation d’une crise multidimensionnelle de la gouvernance politique et économique, d’une démocratie électorale qui n’a pas créé les conditions d’une participation significative, d’un État postcolonial stagnant qui n’a jamais exercé pleinement son rôle souverain. Au-delà des demandes immédiates de sécurité, l’impasse actuelle appelle à un nouvel imaginaire politique. Comment comprendre la présence persistante de l’armée dans l’État malien au cours des dernières années ? Est-il possible de parler d’un changement historique ? Quelles voies de sortie, quels modèles alternatifs peut-on envisager? Comment les institutions régionales peuvent-elles être réformées de manière à pouvoir prendre en charge les attentes multiples des publics africains ? Comment devons-nous repenser les interventions militaires et la quête de la « sécurité » au Mali et en Afrique de manière générale? Dans quelle mesure la crise actuelle ouvre-t-elle un débat plus large sur la décolonisation ? Un panel d’éminents universitaires, de personnalités politiques et de la société civile nous aidera à réfléchir à ces questions et à bien d’autres encore.
Sur un sujet proche :
A. Niang, Coups, Insurgency and Imperialism in Africa 8 mars 2022
https://roape.net/2022/03/08/coups-insurgency-and-imperialism-in-africa/
A. Niang (dir.), The Crisis in Mali and Sahel Region, Codesria Bulletin, n°5 & 5, 2020
https://journals.codesria.org/index.php/codesriabulletin/article/view/32
L. Zevounou, Mali, les sanctions de la CEDEAO sont illégales, Codesria Bulletin, n°1, 2022
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-03683146/document