Hommage à BOUBACAR BORIS DIOP

Le 26 Fevrier 2022 – 10h – Place du Souvenir Africain : Presentiel – Dakar – S’inscrire sur Zoom pour Distanciel –
Traduction simultanée en Fr -En

Le Collectif pour le Renouveau Africain (CORA) honore

BOUBACAR BORIS DIOP, TRÉSOR PANAFRICAIN

Nos Trésors culturels panafricains sont ces femmes et hommes de culture qui ont, et continuent à, porter le continent dans leur cœur, leur pensée et leurs préoccupations quotidiennes pour l’affirmation de la dignité et la nécessité de la souveraineté des peuples. Ceux-là, celles-là qui, par un engagement constant et contre l’adversité âpre construisent les pyramides du futur.

Boubacar Boris Diop est l’un d’eux.

Pour rendre hommage à l’écrivain, journaliste, penseur, Le Collectif pour le Renouveau Africain (CORA) organise une journée autour de son œuvre Murambi, le livre des ossementsPrix International de Littérature Neustadt 2022. Et aussi de saisir l’occasion de la parution, dans une édition africaine (Flore Zoa, 2022), de ce même ouvrage.

Il s’agira de proposer pendant cette journée du 26 Février 2022,  au tout public et au public estudiantin, découverte et lecture critique de cet ouvrage ; susciter au sein des groupes d’étudiants chercheurs un intérêt aux thématiques de l’esthétique littéraire diopien, du contexte du génocide des Tutsi au Rwanda, les écritures de la médiation ou de la résilience, le métadiscours dans l’œuvre de Boubacar Boris Diop, etc., offrir une fenêtre à la prise de parole de témoignages, d’ami-e-s, de personnalités diverses.

L’événement se veut un lieu de la rencontre privilégiée. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de fêter le symbole, l’icône de la résistance; mais aussi le distinguo fait aux mots de Murambi, la distinction faite au lauréat-auteur de ces mots, c’est-à-dire le sens profond de son engagement d’inlassable bâtisseur de vie. Parce que… ce que nous entendons de Murambi, ce n’est pas l’histoire d’un triomphe, mais celle d’une lutte, politique, philosophique, quotidienne, réelle. Parce que… nous ne comprenons pas Murambi juste comme un texte de fiction sur une tragédie, mais davantage comme le mot de la mémoire qui génère une métamorphose de la pensée, interroge les chemins et propose de nouvelles voies. Parce… qu’entre se souvenir et oublier, il y a un cheminement politique, une décision éthique et morale qui oblige à prendre le parti de la vie. Parce que… ce que d’aucuns appellent « fiction » est pour nous une forme de l’imagination philosophique et artistique qui explique le monde et le construit en un tout organique appelé communauté. Ici, c’est le nous qui sommes, et Boubacar Boris Diop est cette voix de nous peuples,  fouettant jusque dans les limbes de notre conscience, la loyauté, l’intégrité, la cohérence, la solidarité.

Boubacar Boris Diop est un auteur primé et l’un des plus éminents romanciers, auteurs de courts métrages de fiction, dramaturges et essayistes africains d’aujourd’hui. Diop était l’ancien rédacteur en chef  du Matin, un quotidien sénégalais indépendant, et après avoir collaboré avec le quotidien zurichois Neue Zürcher Zeitung, l’hebdomadaire italien Internazionale, et le magazine londonien The New African, il est actuellement chroniqueur à Seneplus. Diop a été professeur invité à l’Université américaine du Nigeria, à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, à l’Université ETH de Zurich et à l’Université Rutgers, où il a animé des séminaires sur la littérature sénégalaise en wolof, l’écriture de romans et la mémoire, la traduction entre les langues et l’afropessimisme. Il a été conférencier invité à Harvard, Yale, Stanford, Brown, Macalester, Brandeis, et récipiendaire de l’Harold and Ethel L. Stellfox Visiting Scholars and Writers Program Award au Dickinson College en 2018.

Son œuvre la plus récente,  Bàmmeelu Kocc Barma  (2017) écrite en wolof, a été publiée aux éditions Ejo. Après  Kaveena (2016) et The Knight and His Shadow (2015) traduits du français, Michigan University Press sort Doomi Golo, the Hidden Notebooks, la version anglaise de son roman wolof. Son roman le plus célèbre Murambi, le livre des ossements (2006), initialement publié en français en 2000, est une histoire fictive inspirée du séjour de Diop à Kigali, au Rwanda, en 1998. Dans les années qui ont suivi le génocide de 1994 contre les Tutsi, lui et huit autres auteurs africains francophones ont été invités par le festival « Fest’Africa » pour s’installer dans une maison d’écrivain à Kigali pour participer au projet Devoir de mémoire. Profondément influencé par ce qu’il avait appris du génocide contre les Tutsi du Rwanda, le roman de Diop mélangeait les voix des victimes du génocide avec celles des auteurs. Murambi, The Book of Bones a depuis été classé dans la liste des 100 meilleurs livres africains du 20e siècle de la Foire internationale du livre du Zimbabwe et a remporté le prix international de littérature Neustadt 2022.

Diop a remporté plusieurs prix pour ses nombreuses œuvres en français, dont le Grand Prix de la République sénégalaise en 1990 pour  Les Tambours de la mémoire, le  Prix Tropiques pour Le Cavalier et son ombre  en 1997. Au-delà de son écriture en français, cependant, Diop est aussi passionné par la promotion des littératures en wolof. Désormais disponible en anglais et en espagnol,  Doomi Golo, a été initialement publié en wolof à Dakar en 2003 et traduit six ans plus tard par l’auteur lui-même en français. Il a été réédité en 2019 par Ejo Editions.

Boubacar Boris Diop a créé, aux Editions Zulma à Paris, Céytu, une collection littéraire du nom de la maison natale de Cheikh Anta Diop. En collaboration avec Laure Leroy, directrice des Éditions Zulma, et Rodney Saint-Eloi, directeur de Mémoire d’Encrier à Montréal, Céytu ambitionne de publier en wolof des chefs-d’œuvre littéraires de toutes langues et de toutes cultures avec la première série d’œuvres traduites par des auteurs tels que Mariama Bâ, Aimé Césaire, JMG Le Clézio, et sortie en mars 2016. Il a lui-même traduit en wolof Une saison au Congo d’Aimé Césaire .

En 2016, Boubacar Boris Diop a fondé Ejo Editions, une maison d’édition spécialisée dans la littérature écrite en langues nationales sénégalaises. Depuis 2016, les éditions Ejo publient des romans, de la poésie et des essais historiques représentant un tournant dans l’essor d’une littérature nationale sénégalaise en langues africaines. Dans le cadre de cet événement historique, les éditions Diop et Ejo ont fondé Lu defu waxu, le premier et seul hebdomadaire en ligne en wolof. De plus, avec un groupe d’universitaires, d’éducateurs et d’activistes culturels, Diop a développé une école de langues en ligne proposant des cours de wolof aux professeurs et étudiants de la Fondation Cheikh Anta Diop, de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire, de l’École des bibliothécaires, archivistes et documentalistes, mais aussi journalistes.

Diop vient de publier son troisième roman en wolof Malaanum lëndëm.

Extraits Page-Web Boubacar Boris Diop